dimanche 11 mars 2018

Tonsure

Ma tonsure naturelle, désormais localement intégrale
Me dit qu’il faudrait que je la couvre, sinon
Je risquerais le cancer du crâne
Ou au moins l’insolation.
Alors que faire ?

Le sombrero est hors question, trop réservé
Aux Mexicains et irrémédiablement ostentatoire ;
Le chapeau melon fait clown, l’entonnoir te rend fou
Et pour un passe-montagne ce n’est ni le lieu ni la saison.

Il me faudrait, en vérité, un truc beaucoup plus discret
Cachant juste le trou, si tu vois ce que je veux dire.
Et c’est vrai du reste, je la possède, cette chose
Une petite voix intérieure m’interdisant
De l’emprunter le cas échéant.

Or, ce rond de tissu, par malchance
Il n’est là que pour les cas échéants, ces
Quelques sacrées occasions où l’on veut bien
Me convier – ce qui, ma foi, est fort rare – afin
Que j’y participe affublé selon de vieilles usances
Ladite voix impérieuse m’interdisant également
De l’arborer hors contexte, car hors contexte
Point de salut ici-bas pour l’infidèle
Cancer du crâne ou pas.

Reste l’abominable calotte brodée de nos artistes.
Et tant pis si je n’ai pas l’attitude qui va avec
La nature ne laisse parfois pas de choix.

Quelle disgrâce de se dégarnir, puis
D’avoir la petite voix intérieure
Tout en manquant d’attitude.

Tiens, on se déguise à
Présent, pépère ?

11 Mars 2017

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