mardi 21 novembre 2017

Les enthousiastes


i.

La sagesse des anciens Chinois, dis-tu
Ah, la sagesse.
Les Chinois que je connais ne sont pas plus sages.
Mais les anciens, dis-tu.

Enthousiastes sont les jeunes, alors les vieux
Leur manque d’entrain :
Ce n’est pas que leur corps
C’est que leurs envies ne sont plus de ce monde.

Participer au festin signifie se remplir la panse
N’importe comment.
Tu ne peux pas te barrer le ventre encore à moitié vide
Au prétexte que la nuit tombe.

ii.

Quand la pluie tombe fort
Et le chien fait le mort
Ma citerne s’emplit
Et le vœu s’accomplit.

Quand le ciel grille tout
Halète mon toutou
Et mon éponge armure
Devient d’autant plus dure.

Lorsque les temps alternent
Tels les clebs aux lanternes
Mon terrible cœur suit
Et le jour et la nuit.

Oh, qu’il brûle, qu’il gèle
Ce chien est trop fidèle.
Toi, chaton, qui ronronnes
Que tu nous le pardonnes.

iii.

Le monde est bien fait, chaque animal connaît son rôle
Et l’homme, sans être bête, ignore le sien.
Moi, si l’on me demande mon avis, je le donne.
Le monde est bien fait, cet avis ne vaut rien.

Ce sont les plus grands qui se comparent à la faune décidée
Ils sont tellement énormes qu’ils ne sentent plus leurs bottes.
Moi, lorsqu’on me donne des consignes, je m’y conforme ou je
__________________________________________refuse.
Dans les deux cas, c’est un cas de conscience.

Le monde est bien fait, tout se paye.
Ceux qui savent ont encore de la chance si l’ignare les épargne.
Moi, on me marche dessus, tel un insecte ça m’écrase.
Alors trop tard pour m’entendre excuser la méprise.

Que la mort soit au bout n’explique rien.
Les animaux ne s’en formalisent pas, l’homme si.
Moi, quand à l’abattoir on prétend qu’ils ne se doutent de rien
Je ne suis déjà plus là pour contredire.

18 Novembre 2017

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