mercredi 20 juillet 2016

La tâche du poète


i. Matin d’été

Au réveil
Le tableau suivant :

Ouvrir les yeux pour voir
Ouvrir les oreilles pour entendre
Ouvrir la bouche pour bâiller.

Trop tôt ? Un problème d’ouverture ?
La pièce proposée manquerait-elle d’intérêt ?

Dans ces cas
Quelle solution ? Je n’en vois aucune
En dehors de refermer la boutique.

L’effort que fait un homme peut être en vain
Tous ses sens en éveil.
Pour le moins, les orifices du bas sont restés clos.
Ça viendra.


ii. Chantier en été

Le chantier en face est bruyant
Ils travailleront l’été durant, semble-t-il
Et le poète reste en ville cet été.
Cet été comme les autres étés.
Le poète, donc sédentaire
Observe comme cette ville se vide
Le chantier restant bruyant.
Le poète n’a pas envie de se déplacer
Puisqu’il lui manque les moyens de le faire à sa façon
La perspective des récits de vacances
Qu’il devra entendre à la rentrée
Le dégoûte déjà
L’été à peine commencé.
Le chantier reste bruyant
Et ce poète se demande
Si ce n’est pas le meilleur cadeau
Que la ville, ironique, lui fait cet été.
Ils sont méchants, les clins d’œil de la ville.

18 Juillet 2016

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