dimanche 27 décembre 2015

Es schreit nicht mehr in der Nachbarschaft

Es musste hier in der Nachbarschaft
Jemand geben mit einem Papageien
Denn ich hörte es zuweilen schreien
Wie es sonst durch den scheckigen Urwald schallt.

Hat Jemand den Vogel jetzt abgeschafft?
Ist er ausgezogen mitsamt seinem Tier?
Wenn ich mich erinnre, dann fehlt er mir
Jener plötzliche Schrei durch den Regenwald.

Es ist quasi Verschwendung, das weiß ich schon
Den geschlagenen König im Rumpf der Galeere
Ans Ruder zu ketten, mit der Holzbank zum Thron
Damit er als Sklave das Meer überquere;

Wird nur kurz im Triumph vorgestellt
Dann verschwindet er aus dieser Welt.


Ça ne crie plus par ici

Devait y avoir un pirate par ici
Avec son perroquet tout droit du paradis
Car j’entendais de temps en temps l’un de ces cris
Comme il n’en retentit qu’en Haute-Amazonie.

Ce lori-là, a-t-il dès lors changé de main ?
Ont-ils déménagé les deux, pirate et bête ?
Je n’en sais rien ; c’est seulement que je regrette
D’être depuis frustré du bel appel lointain.

Un roi vaincu, sûr et certain, on ne peut guère
Tel un quelconque esclave ou autre pauvre hère
L’enchaîner sur un banc de chiourme de galère
Pour qu’il s’épuise en souquant à travers les mers ;

Le voilà un instant à pied, aux fers
Avant de disparaître de la terre.


26 Décembre 2015

mercredi 23 décembre 2015

Valeur de référence

On est haut
Mais si quelqu’un marche au-dessus de toi
Tu te sens bas.
Ce n’est pas que tu es plus bas que lui
Tu es simplement en dessous.
Être en dessous enfonce
Lorsqu’on le sent.
Quand on ne le sent pas
On se rend compte
Qu’on est quand même assez haut :
Si on se penche trop
On peut tomber.

Il y a la tendance à vouloir s’élever
En invitant quelqu’un à s’installer au-dessus.
Bizarre, mais c’est un fait avéré.
On voit bien que ce ne sont pas là des gens
Qui habitent déjà haut
Sans pour autant prétendre d’être au dernier étage ;
Ce sont les habitants du rez-de-chaussée ou de la cave
Qui s’inventent des Olympes.
Pour eux c’est cuit, et tant qu’à faire :
Comme ça, on embête aussi les autres, mansarde incluse.

Il s’agit pourtant de personnes respectables – c’est
Qu’il en faut pour chaque étage –
Mais je les laisserais quand même dans leur trou.
Moi, je m’en fous à la limite que celui du dernier
Ait tiré le gros lot.
Je ne vais pas en plus me chercher des excuses.

18 Décembre 2015

[cf. De quelqu’un de supérieur, du 10 Janvier 2015]

lundi 21 décembre 2015

Sept petits états d’âme


1. Quelle honte

L’autre a honte de ses parents.
Lui ont payé des études, et depuis, il en a honte.
C’est moche bien sûr, mais je comprends les deux côtés.
Les vieux sont tellement fiers de leur impossible progéniture
Que moi aussi, j’en aurais honte.
Mais j’ai de la chance : personne n’est fier de moi.
Avoir honte, je ne sais même pas ce que c’est.


2. Des veinards

Ces deux-là, ils sont tellement heureux
– Et sans véritable raison –
Que le mot « bonheur » ne semble pas approprié.
Dans leur cas, faut parler d’heureusité.
Moi, je les envie surtout de leur absence de véritable bonheur.
Je me dis : si cela se trouve, les veinards, avec un tout petit
Peu plus de chance, ils seraient nettement moins heureux.


3. Logique étrange

Ah, que c’est dégoûtant. S’il te plaît, chéri !
Lui ne comprend pas.
Se plaindrait-elle tout à coup de ses sécrétions ?
Et après tout ce qu’ils viennent de faire ensemble
Il n’aurait donc même plus le droit de se
Curer le nez en sa présence ?
Mais c’est quoi, sa notion de plaisir ?


4. Belle nuit silencieuse

Énervé, celui-là, parce qu’on l’a énervé.
Oui, faut pas se laisser énerver, faut rester calme.
Ferme les yeux, les oreilles, et plus rien ne t’atteint.
C’est un très vieux secret que je te confie là.
– Cesse de m’énerver, toi aussi.
J’ai fermé et les yeux et les oreilles, puis la colère
Qui monte dans le silence de la nuit – tu connais ça, connard ?


5. Précision


Il aime bien quand quelque chose est exact
L’exactitude le rend content. C’est alors
Un sentiment de plénitude qui l’enveloppe
Parce que tout est à sa place.
– Tu aimes donc les réussites faciles.
Moi, tout ce qui m’arrive à l’heure due – ni avant, ni
Après, au bon moment quoi – me désespère plutôt.


6. De la tristesse, oui, de la tristesse

L’un est triste parce qu’il a perdu quelque chose
L’autre, parce qu’il ne trouve jamais rien de bon
Le troisième simplement parce qu’il est un peu bête.
Nul n’est triste sans raison.
C’est bien triste.
Si l’on pouvait être triste sans raison
Il n’y aurait plus de raison d’être triste.


7. Eau de boudin

La surprise, elle aussi est un état d’âme.
Le dernier qui m’occupera ici, et cela surprendra peut-être.
En écrivant cela, je ne sais même pas encore
Ce que moi, l’auteur de ces lignes, ai l’intention de dire.
On ne le saura qu’à la fin –
Et ce sera une surprise, et pas la moindre.
En attendant, laissez-vous surprendre comme moi !


18 Décembre 2015

dimanche 20 décembre 2015

Tiere. Antiklimax


1. Sehenden Auges

Sehenden Auges
In das kleine Glück
Wo doch die Tiere im Gegenteil
Aus dem Stall getrieben werden mussten
Bei derart schlecht Wetter:
Jetzt fresst euch weiter Speck an
Auf der Weide, der durchnässten!
Bald ist nichts mehr übrig
Von der Größe des Draußenstehens.
Dunkler Stalldampf
Schwer und einschläfernd:
Die, die noch nicht kastriert sind
Begatten jetzt vielleicht ihresgleichen
Und das genügt
In solch dumpfer Nacht muss das genügen.


2. Hundewetter

Das vom Sturmwind wild aufgezauste Fell
Und dann vom Dauerregen widerlich niedergeglättete
– Ach, Kind, so mager bist du darunter? –
Am besten alles ganz weg.
Erbärmlich in der Nacktheit
Ist immer noch besser
Als dieses dauernde Hin und Her
Je nach Witterung.

An dem Schlotternden, Geschorenen
Kann sich der Sturmwind nicht mehr großtun
Und auch nicht der ewige Regen;
Die Elemente, Urgewalten
Können nicht mehr viel anhaben, ja
Sie stehen der Erbärmlichkeit
Der erbärmlichen Gleichmäßigkeit
Geradezu hilflos gegenüber.

Jetzt einfach auch
Abflauen, schlappmachen, kapitulieren
Ihr Elemente, Urgewalten
Und noch ein klein wenig nachbeben
Dann ist alles in Butter.


3. Herde

Über Jahrhunderte
Via Zähmung und Züchtung zu
Des Hirten beflissnem Gehilfen – allein
Die Wölfe sind deshalb nicht ausgestorben
Und brechen sie ein in das gerodete Reich
Weil draußen doch Not herrscht
Ist nur dieser Köter da, um das Reich zu bewahren.
Hund, dein Urvater Wolf
An dem alle Aufklärung tatenlos vorüberging:
Dein Faustrecht-Urvater, Meuten-Urvater
Ist wieder im Land, und
Du darfst nun zeigen, was du gelernt hast!
Da ist sie, die große Aufgabe und dich würdigende Pflicht.

Wir aber
Ohne Fesseln gefangen in dem grenzenlosen Glück
Warten doch nur darauf, vom Herrn der Herde auserkoren
Frühlingsblumenbekränzt und mit klingenden Glöcklein
Zur Schlachtbank im Tale geleitet zu werden.
Unser Opfer ehre das Reich
Denn ein manierlicher Geschenk
Ist von ihm nicht zu erwarten.



Bêtes. Anticlimax

1. Les yeux ouverts

Se réfugiant, les yeux ouverts
 Dans le petit bonheur
Alors que les bêtes, elles
Devaient être poussées de force hors de l’étable
En des temps si mauvais :
Allez donc vous engraisser
Sur les prairies détrempées !
Bientôt il ne restera plus rien
De la gloire d’être exposé à tous vents.
La touffeur sombre de l’étable
Est lourde et anesthésiante :
Ceux que l’on n’a pas encore châtrés
S’accouplent à présent peut-être
Et ça suffit
Dans cette nuit abrutissante ça doit suffire.


2. Temps de chien

La fourrure échevelée par la tempête
Puis affreusement lissée par la pluie persistante
– Tellement t’es maigre par-dessous, mon enfant ? –
Le mieux encore c’est de raser tout.
Être misérable dans sa nudité
Est toujours préférable
À ce perpétuel va-et-vient
Selon le temps.

Le tremblotant, le tondu
Ne donne plus prise à la forfanterie de la tempête
Et non plus au méchant orage
Les éléments, les forces de la nature
N’en peuvent mais, oui
Ils sont largement désarmés
Face à tant de misère
Et tant de misérable constance.

Vous les éléments, forces de la nature
Il ne vous reste
Que faiblir à votre tour, mollir et céder;
Encore quelques secousses
Puis tout ira bien.


3. Troupeau

Le long des siècles
Apprivoisé, civilisé et affiné
Il est devenu le commis empressé du berger
Mais les loups, eux, n’ont pas disparu pour autant
Et s’ils envahissent le royaume essarté
Parce que dehors, c’est la misère
Il n’y a que ce clébard pour préserver le royaume.
Chien, ton ancêtre
Que les Lumières, trop faibles, n’ont pas pu atteindre
Ton ancêtre-droit-du-plus-fort, l’ancêtre-meute
Est revenu au pays, et maintenant
Tu dois montrer ce que tu as appris !
Les voilà, ta grande tâche et ton éminent devoir.

Nous, sans chaînes captifs de notre bonheur sans bornes
Attendons d’être choisis par le maître du troupeau
Pour que, couronnés de fleurs printanières
Et de tintinnabulantes clochettes au cou
Il nous mène dans la vallée, à l’abattoir.
Que notre sacrifice fasse honneur au royaume
Car cadeau plus poli il ne saurait nous faire.

3 – 18 Décembre 2015

lundi 14 décembre 2015

Im TGV von A nach B

העולם הבא

Die Züge werden auch immer schneller
Und die begradigten Trassen zu Autobahnen.
Wir sitzen im Großraum wie im Flugzeug
Und die Zuggespräche gehören zu den ersten Opfern.
Die vorbeieilende Landschaft enthält immer weniger –
Das alte, immobile, Land füllt sich zwar, aber
Das neue, mobile, wird niemandiger; es reist sich
Mithin weniger, und nicht nur hinsichtlich des Zeitaufwands
Doch wird einem weisgemacht, dass nur das Ziel nähergerückt sei.
Die kommende Welt – die der Toten – ist eigentlich schon da:
Es genügt, hier im Zug zu sitzen
Der so voll ist und so leer.

                                 *

Der Hochgeschwindigkeitszug als Totenreich
Mit Blick ins Leere
Und an der Tür dem Hinweis: Compartiment Zen.
Als ob man das Nirwana auch noch bestätigen müsste...
Aber so weit, auf eine Entgleisung zu hoffen
Sind wir doch noch nicht.

                                 *

Wer von der hiesigen
In die jenseitige Welt zu gelangen trachtet
Muss sich auf eine weite
Jedoch nicht unbedingt lange Reise gefasst machen:
Zwischenaufenthalt gibt es eigentlich keinen
Und auch der Kamikaze reist allein.
In Zufallsgesellschaft vielleicht, aber allein.
Manchmal glaubt er zu wissen
Was ihn im Jenseits erwartet
Als sei das Diesseits davon nur ein Vorgeschmack;
Verständlich, doch
Das Nichts, das wir hier schon kennen
Bietet keinen Vorgeschmack – so wenig
Wie die Jugend einen des Alters bietet
Obwohl das Altern schon in der Jugend beginnt.
Überhaupt ist es übertrieben zu behaupten
Im Hochgeschwindigkeitszug zu sitzen
Sei Strafe genug.

11. Dezember 2015

samedi 12 décembre 2015

Ein sonniges Gemüt


1. Schwerkraft


Er lebt in einer kleinen Welt
Die fast nur aus ihm selbst besteht
Und wie’s um diese Welt bestellt
Erkennt man daran, wie’s ihm geht.

So klein die Welt, die ihn enthält
Dass er drin auf- und untergeht
Als wäre sie ein Himmelszelt
In dessen Mittelpunkt er steht.

Dies Himmelszelt ist seine Welt
Weil sich halt alles um ihn dreht;
Doch fragt nicht, was ihn darin hält
Weil er das selber nicht versteht.


2. Komparative

Es wird alles prächtiger
Und stets ohnmächtiger
Und jeder Berserker
Auch immer stärker.

Es wird alles luftiger
Und übelduftiger
Und jeder Betrüger
Klüger und klüger.

Es wird alles saftiger
Und unwahrhaftiger
Und jeder Landstreicher
Immer noch reicher.

Es wird alles köstlicher
Und doch untröstlicher
Aber kein Messer
Schärfer und besser.

Es wird alles wichtiger
Unrichtiger, nichtiger
Doch ich Verrückter
Bin immer vergnügter.


9. Dezember 2015

vendredi 11 décembre 2015

A Winter’s Tale

Anscheinend taut der Schnee auch wieder ab
Anscheinend muss man nur noch etwas warten
Dann öffnet es sich wieder, dieses Grab
Namens „mein Garten“.

Ich widerspreche nicht, sie wollen’s glauben
Und ich will nicht den Spielverderber machen
Jedoch vertraue lieber meinen Augen
Den alten, schwachen

Und diese Augen sagen mir : Vorbei!
Ja, alles ist dahin, tot und begraben
Es kommt nichts mehr wie’s war – und anders, neu
Mag ich’s nicht haben.


Paraît que cette neige fondra bien
Paraît qu’il faut se fier aux lendemains
Paraît qu’il se rouvrira, ce tombeau
Qu’est mon jardin.

Je ne dis rien, ils ont ça dans la tête
Et je ne veux pas être un trouble-fête
Mais je ne fais confiance qu’à mes yeux
Mes yeux si bêtes.

Ces yeux me disent : Tout fini, mon vieux !
Fichu, kaputt, mort, enterré... Adieu !
Rien ne revient tel quel – et neuf et autre
Point ne le veux.


9 Décembre 2015

jeudi 10 décembre 2015

Klopfgeräusche aus dem Kofferraum

Dies Klopfen aus dem Kofferraum:
Ist’s Wirklichkeit oder ein Traum?
Was könnte dort verborgen sein?
Ein Engelein?

Bring in dem Kasten gar mein Glück
Ich mit ins eigen Heim zurück?
Als fleischgewordnen Lebenszweck
Statt nur Gepäck?

Vielleicht ist es ein böser Geist
Der ungebeten mit mir reist.
Egal. Ich lass den Deckel zu
Dann ist bald Ruh.

8. Dezember 2015

mercredi 9 décembre 2015

Gecko

On a eu un gecko collé au plafond.
T’as déjà eu un gecko collé au plafond ?
– Évidemment. D’abord ça fait peur, mais après, c’est rassurant :
Quand on s’y est habitué, on est arrivé.
C’est vraiment formidable, un gecko auquel on ne fait même plus
_________________________________________attention.

[Es gibt nun einmal Lebensmodelle, die von der Geschichte auf den Misthaufen geworfen werden. So das kontemplative. Ja, eine Zeit, in der nichts zu machen ist – in der man überzeugt wurde, dass wirklich nichts mehr zu machen ist – schreit nach Aktion.
Das heutige Lebensmodell ist also ein aktives. Eines, das davon ausgeht, dass nichts mehr zu machen ist und deshalb nicht mehr beobachtet und analysiert – das hilft ja nichts – sondern handelt. Allerdings „sich selbst verwirklichend“ handelt – denn so viel muss sein – und namentlich, ob nun Sozialtourismus oder nicht, die erschwinglich gewordenen Reisemöglichkeiten ausnutzt. Das ist der wahre Untergang des Abendlandes; er wird aber vielleicht erst dann seinerseits auf dem Misthaufen landen, wenn von Abendland tatsächlich keine Rede mehr sein kann, und von „Reisen“ auch nicht mehr.
– Richtig: Wenn nichts mehr geht, kriegt man unweigerlich dieses Kribbeln, und fängt an, sich irgendwie zu bewegen. Und je mehr man sich irgendwie bewegt, desto weniger ist. Dabei wird am Ende sogar das Sprechen verlernt: „Jet Airways“, „Udaipur“, „Jodhpur“, „Peshawar und so“, „was es aber in Gujarat zu machen gibt, weiß ich ehrlich gesagt auch nicht“ – so die Kauderwelsch-Blödigkeiten aus den unbefriedigten Fressen am Nebentisch. Welch Glück, dass unsereiner hier nicht mitreden kann.]

Whenever I’ve met some dreadful beast
I hadn’t met before, I knew
This dreadful beast I’ve met at least
Has met me for the first time too.

First times beget odd company
Since fear and dread have paired on earth;
Who’ll ever say which curse is worse:
I bred the beast, the beast bred me.

(But then first times grow sloppy seconds
And turn the tamed one into pet
Till the cruel habitude that beckons
Confirms the fear felt when we met.)

December 7, 2015

mardi 8 décembre 2015

Des fourmis

[Wenn einen etwas kratzt, beißt oder juckt, ist da etwas. Oder es ist nichts. Wenn nichts ist, hat es einen umsonst gekratzt, gebissen oder gejuckt.
Hat man etwas versäumt, kann das einen jucken oder nicht. Hat einer sein ganzes Leben versäumt, war da nichts, und es juckt ihn umsonst – falls es ihn juckt. Er sollte aber froh sein, dass da nichts war, denn wenn es einen kratzt, beißt oder juckt, kann es schließlich auch etwas sein, und das ist dann möglicherweise dumm.]

Qui n’a pas craint que sa
Petite vie ci-bas
Puisse être dérangée
Quand ça l’a démangé ?

Quand ça m’a démangé
Je me suis arrangé
Avec ma vie ci-bas
N’en faisant pas grand cas.

N’en faisant pas grand cas
Petite vie ci-bas
À défaut de danger
S’est autrement vengée.

4 Décembre 2015